Sophrologie en oncologie, en dehors de ses conséquences directes, le cancer est la maladie anxiogène par excellence. Les patients frappés par le cancer subissent une dose de stress et d’angoisse importante entre l’annonce du diagnostic, la mise en place de traitements longs et lourds, et l’avenir qui semble s’inscrire en pointillé.
Si le médecin s’attache à guérir la maladie, le sophrologue se focalise sur les répercussions d’ordre psychique. Pour soulager la souffrance et redonner aux patients le moyen de vivre leur vie, le sophrologue tente d’apporter des solutions pour qu’ils puissent y faire face.
Sophrologie en oncologie : Stress, peur et douleur
Chaque malade confronté à l’idée que le cancer peut devenir synonyme de mort exprime son ressenti de manière différente. Certains sont mutiques et se recroquevillent par déni, par peur ou par colère. D’autres essaient de verbaliser leur mal-être. Enfin, les derniers laissent leur corps s’exprimer à travers des insomnies, des douleurs ou des nausées.
Les affections cancéreuses génèrent des représentations sociales angoissantes, teintées d’effroi, de violence et de rupture entre un avant et un après. Les fondements de l’identité du malade sont ébranlés, ébréchés voire émiettés. A l’annonce s’ajoute bientôt l’agressivité du traitement qui brutalise physiquement et psychologiquement le corps et le mental.
Pour se protéger consciemment ou non, le patient peut chercher à modifier la réalité, à faire basculer sa détresse vers un moindre mal. Ces mécanismes psychologiques ont pour but de rétablir un équilibre grandement perturbé afin de prémunir son intégrité. Cela peut se traduire par de l’anxiété, de la simple crainte à la peur panique, mais aussi par de l’espoir face à l’incertitude.
En réalité, le patient déploie plusieurs stratégies de défense souvent contradictoires. De l’appréhension de la douleur à l’invalidité, de l’image de soi auprès de ses proches aux conditions d’hospitalisation : les sources de stress sont omniprésentes mais de nature diverse. Il en résulte de la dénégation, de l’évitement, de l’agressivité. Autant d’émanations d’une souffrance psychologique.
L’apport de la sophrologie dans le cadre d’un cancer
La sophrologie a pour objectif de guider le patient* à se délivrer de schémas mentaux limités qui empêchent l’action. Le sophrologue propose des techniques de réactivation de la conscience positive en élargissant la perception par l’individu des éléments psychologiques et physiques qui le caractérisent. Cette forme de développement personnel cherche à révéler à l’individu toutes ses potentialités en lui qui sont jusqu’alors sourdes et enfouies. Le but est de mieux s’appréhender dans le monde et de mieux appréhender le monde.
La sophrologie est une relation d’aide favorisant la connaissance de soi-même en réévaluant l’image de son propre corps et le sentiment qui en découle. Cette thérapie brève a pour vocation de mettre fin au cercle vicieux des douleurs qui provoquent des tensions musculaires, elles-mêmes produisant de l’anxiété et du stress. Les exercices menés par le sophrologue consistent à abaisser le niveau de stress, pour accéder à plus de sérénité et à plus d’harmonie du corps et de l’esprit.
La formation de sophrologie proposée par l’EFDS comporte un module dédié à l’oncologie et à la prise en charge des malades dans le cadre d’une relation d’aide. Si vous êtes infirmière ou thérapeute, c’est une opportunité pour parfaire ses compétences sur une problématique délicate à dénouer seul.
Sébastien BORCHI
Directeur EFDS
*Nous parlons ici de patient, car il s’agit d’une personne atteinte d’une maladie et prise en charge par le corps médical et une équipe pluridisciplinaire, dont le sophrologue.