Légitimité du praticien

la légitimité du praticien

Qu’il soit sophrologue, coach, psychopraticien, hypno/sophro/thérapeute, l’accompagnant en relation d’aide n’est pas habilité à poser un diagnostic et encore moins à soigner des troubles ou pathologies mentales.

En débutant sa formation et parfois même en débutant son activité, le praticien peut douter de sa légitimité.

Il a besoin de repères pour être sûr d’être dans son champ d’intervention et de compétences.

En effet, parfois, l’élève se demande quelle est la différence entre le rôle du psychologue et son propre rôle. Il peut se demander également, quelle est sa légitimité à accompagner une personne qui présente les mêmes difficultés apparentes (problème de poids, problème de tabac, problèmes sentimentaux etc…)

En focalisant ainsi sur le problème du sujet, le praticien ne fait qu’amplifier son doute sur sa légitimité.

C’est, entre autres, pourquoi, à l’EFDS, nous formons les futurs professionnels à la détermination d’un objectif précis et surtout concret.

Cela a pour effet de permettre au client de se projeter vers l’avenir en cessant de focaliser sur ses difficultés et en l’aidant à canaliser son attention et son énergie vers ce qu’il souhaite plutôt que sur ce qu’il craint.

Mais cela permet également au praticien d’accompagner son client vers la réalisation de quelque chose d’important pour lui, plutôt que de vouloir « soigner » son mal-être.

En transformant son problème en objectif, le client se met en recherche de solutions, et met en place des nouveaux schémas de penser et comportements.

Il cesse de tourner en rond et « avance » vers son but. Il y a une dynamique de mouvement vers l’avant qui se substitue à la stagnation qui l’a conduit à consulter.

C’est la détermination de cet objectif qui permet au praticien de s’assurer qu’il est dans son champ de compétences, et qu’il ne cherche pas à « soigner », mais à mettre en place un travail collaboratif avec son client afin que celui-ci se flexibilise et mette en place des changements pérennes.

Si les troubles psychologiques du client sont trop envahissants, s’il ne peut se résoudre à se projeter vers l’avenir, alors, le praticien l’orientera vers un professionnel de santé qui pourra l’aider par un traitement médical (médicamenteux ou non).

Pour qu’il soit stimulant et incite à l’action, l’objectif nécessite d’être positif et affirmatif et ne doit pas être la « suppression » de quelque chose.

Ensuite, l’intervenant peut mettre en œuvre une prise en charge cohérente selon les outils dont il dispose.

L’accompagnant en relation d’aide n’a pas la science infuse, il a juste l’avantage d’avoir du recul du fait de son statut « d’inconnu », mais surtout du fait de son professionnalisme, son écoute et son bon sens.

Il est un partenaire, et non un « guide ». Il n’entretient pas avec son client un rapport « d’autorité », mais l’aide à identifier ses besoins et ses priorités afin que ledit client trouve ses propres solutions et les applique.

L’accompagnant peut plus facilement se sentir légitime quand il prend en considération toute la dynamique de son client et ne cherche pas à régler un problème, sans savoir ce que veut le client à la place de ce problème.

C’est justement en acceptant ses propres limites, qu’il est plus à même d’être congruent et de ne pas promettre un résultat, mais un accompagnement de qualité.

Rappelons-le, le praticien a une obligation de moyens, mais pas de résultat. Le résultat appartient au client et dépend de plusieurs facteurs (Entre autres de son implication, de son adaptation au changement, de l’abandon de certains processus d’identification et de croyances limitantes, de la prise en compte de certains bénéfices secondaire, mais parfois aussi de son environnement).

Aussi, le praticien qui focalise sur le résultat, se met la pression, et cette pression se répercute sur le client, qui, sous l’effet de cette pression risque de renforcer ses résistances.

Alors, au-delà du sentiment d’échec et de la déception du client, le praticien se sent lui aussi mis en échec, ce qui renforce son sentiment d’illégitimité.

La détermination de l’objectif, le lâcher-prise quant au résultat, l’écoute, voire la réceptivité du praticien, son bon sens, la pertinence de son questionnement, et la mise en place d’une prise en charge répondant aux besoins, à la sensibilité, aux valeurs et aux priorités du client sont autant de facteurs qui lui permettent de se sentir légitime, utile et efficace.

Sans cela, la frustration, la déception, l’auto-jugement et le découragement envahissent le praticien qui devient de moins en moins disponible pour son client tant il est centré sur lui-même.

La supervision est essentielle pour éviter ses écueils. Pour cela il est utile de mettre son orgueil de côté et de soumettre son travail à un pair d’expérience qui saura poser à son tour les bonnes questions et amener une réflexion et une remise en question conduisant au dépassement de cette impasse.

N’oubliez jamais que, comme vos clients, vous restez un humain faillible qui ne peut évoluer seul sans cadre et sans aide extérieure.

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